La rencontre avec Mme Guyon (1688) fut un événement capital dans la vie de FÉNELON. Pour celle-ci, le vrai culte est l'oraison conçue comme un état d'abandon et de quiétude en Dieu: ce quiétisme tend à se passer de prière vocale, de liturgie, voire de dogmes. Et le "pur amour" qu'il propose implique une telle "désappropriation" de soi-même qu'on renonce à demander à Dieu quoi que ce soit.
Fénelon décida Mme Guyon à soumettre ses écrits au jugement de Bossuet; cependant, des divergences allaient surgir entre l'"Aigle de Meaux" et le "Cygne de Cambrai".
La conférence d'Issy (1694- 1696)
fit le point d'une manière pacifiante; mais Bossuet précisa
sa pensée par son Instruction sur les états d'oraison
(1697), qui visait personnellement Mme Guyon.
Fénelon
y répliqua par les Maximes des saints sur la vie intérieure
(1697).
Son infortune date de cette controverse: éloigné par le roi, désavoué par Rome (dont il accepte la sentence), Fénelon n'a plus avec la Cour que des relations limitées à un "petit troupeau". Lorsque le duc de Bourgogne, son ancien élève, devient, en 1711, héritier du trône, Fénelon peut croire que ses mauvais jours vont finir, mais la mort prématurée du jeune duc ruine ses espoirs |
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