CHARLES X
 
 








            (Versailles, 1757 - Goritz, 1836.) Frère cadet du duc de Bourgogne, du duc de Berry (Louis XVI) et du comte de Provence (Louis XVIII), il porte d'abord le titre de comte d'Artois. Après avoir épousé Marie-Thérèse de Savoie, (1773), il donne à la dynastie deux fils : le duc d'Angoulême en 1775 et le duc de Berry en 1778.

            En avril 1814, Louis XVIII prépare son retour en France. Artois est nommé lieutenant général du royaume.Le 27 septembre 1824, Artois devenu Charles X fait son entrée dans la capitale. L'accueil est plus que chaleureux. Les Français avaient oublié qu'un monarque pouvait monter à cheval. A 67 ans, le nouveau roi a l'air d'un jeune homme.

            On apprend bientôt qu'il est pourvu des meilleures intentions du monde. Il n'y a plus d'opposition à gauche. Les ultras se taisent. Détesté des libéraux, peu aimé dans le peuple, Villèle est resté au pouvoir. Le roi a été obligé de renouveler sa confiance à Villèle, parfois mal inspiré mais fidèle et plein d'expérience. La nomination du ministère dirigé par le libéral Martignac (4 janvier 1828) devrait au moins désarmer l'opposition libérale.

            Le Parlement ne soutient aucun des gouvernements de Charles X. Quelles que soient les tendances politiques de la Chambre, le conflit exécutif-législatif est permanent.

            Martignac est remplacé, le 8 août 1829, par Jules de Polignac, l'un des hommes les plus impopulaires de France. Nouvelle dissolution. Avant que la Chambre ait pu se réunir paraissent les ordonnances de SaintCloud (25 juillet 1830).

            C'est un coup de force. Ni le roi ni Polignac n'ont pris les mesures de sûreté qui s'imposaient. Le succès de l'expédition d'Alger (4 juillet) n'a pas suffi à relever le prestige du régime. La capitale se soulève et, après les combats des 27, 28 et 29 juillet, Charles X, réfugié à Rambouillet, abdique en faveur du duc de Bordeaux.

            Suivi de sa famille et de ses fidèles, Charles X gagne, dignement, le port de Cherbourg d'où il s'embarque pour la Grande-Bretagne. il meurt à Goritz lors d'une épidémie de choléra.

            Stendhal a écrit : « Il faudra peut-être des siècles à la plupart des peuples de l'Europe pour atteindre au degré de bonheur dont la France jouit sous le règne de Charles X. »



Extrait de : "Dictionnaire illustré de l'Histoire de France" par Alain Decaux et André Castelot, publié aux Éditions Perrin, 1989.