Le maître de Versailles Le château enchanteur de la jeunesse du Roi devient la résidence officielle de la Cour et du gouvernement de la France le 6 mai 1682. Offrant suffisamment d'espaces pour loger les courtisans, le Château et ses dépendances contribuent à la domestication de la noblesse. Sous l'œil du Roi, les Grands ne complotent plus ; ils résident soit aux armées, soit à la Cour, attentifs à plaire et à servir. Intimidant, majestueux, renseigné sur tout par ses espions, le Roi domine. Un "Je ne le connais point" du souverain condamne toute ambition.
		"L'Etat, c'est moi " Louis XIV s'adonne entièrement à ce qu'il appelle son "métier de roi". Estimant qu'il se doit à son peuple, il s'oblige à une perpétuelle représentation ; il vit en public, et pas seulement devant la Cour, car Versailles est ouvert à tous. Cet accès au souverain est régi par l'étiquette tandis que les temps de la journée du roi, immuables, entraînent toute la "mécanique de cour". Par ailleurs, les rouages de la nouvelle administration, mise en place durant la première partie du règne, se sont rodés. Au sommet, le Roi et son conseil décident ; dans les provinces, les intendants font appliquer ses ordres.
		Le roi très chrétien Monarque de droit divin, le roi est le lieutenant de Dieu sur terre. Lors de son sacre, il s'est engagé à défendre la foi catholique. Pour honorer son serment et afin de préserver l'unité religieuse du royaume, il engage la lutte contre les jansénistes de Port-Royal, et les persécutions contre les protestants. Les conversions forcées, l'émigration de 200 000 d'entre eux, le conduisent à supprimer l'édit de tolérance : c'est la Révocation de l'Edit de Nantes (1685).
		Un changement d'esprit Autrefois jeune et gaie, la Cour devient plus austère. Moins de fêtes, car les guerres appauvrissent les finances ; fin des aventures galantes, car madame de Maintenon - que le Roi a épousée en secret immédiatement après la mort de la Reine en 1683 - invite à une dévotion chrétienne, sévère et constante. Les générations qui firent la gloire du Roi-Soleil ont, elles aussi, laissé la place à de nouveaux collaborateurs qui vont exécuter les desseins de l'absolutisme royal.
		Les dernières années Les quinze dernières années commencent triomphalement : en 1700, un des petit-fils de Louis XIV est, par droit de succession, proclamé roi d'Espagne. Mais l'Europe ne pouvant accepter une telle hégémonie, une guerre longue et douloureuse éclate aussitôt. Par ailleurs, des deuils successifs éprouvent tant la famille royale qu'en 1715, l'héritier du trône est un enfant de 5 ans, l'arrière-petit-fils du Roi, le futur Louis XV. Durant ces années terribles, la fermeté du souverain suscite l'admiration de tous. Plus que jamais, il mérite son surnom de Louis le Grand.

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