Socrate a vécu, semble-t-il, de 470 à 399 av. J.-C. ; fils d'un sculpteur et d'une sage-femme, il n'a rien écrit : tout ce que nous savons de lui provient de sources indirectes, dont la principale est Platon. Sa vie est inséparable de son enseignement, auquel n'importe quoi lui sert de prétexte ; parcourant les rues pieds nus et habillé de vêtements grossiers, il porte ses pas à tous les endroits où se réunit la foule, se présentant comme un ignorant, interrogeant tout le monde, surtout les jeunes, pour détruire en eux les fondements d'une éducation remplie de préjugés et reçue de façon passive pour y substituer un savoir tiré de soi-même à partir d'une réflexion approfondie.
Cette attitude gêne le pouvoir en place, qui lui reproche de saper les fondements de la société en mettant en danger la tradition, le condamne à mort : il est obligé de boire de la ciguë, un poison extrêmement toxique tiré de la plante du même nom, ce qu'il fait sans cesser sa conversation et en conservant une grande sérénité.