Portrait de Fénelon par Joseph Vivien, Alte Pinakothek, Munich François de Salignac de La Mothe-Fénelon, né au château de Fénelon, dans le Périgord, en 1651, est mort à Cambrai en 1715. Issu d'une famille de vieille souche noble, il est ordonné prêtre vers 1675 et nommé en 1678 directeur des Nouvelles Catholiques, institution destinée à la rééducation de jeunes filles protestantes récemment converties au catholicisme. De 1685 à 1687, il effectue deux missions en Aunis et en Saintonge, deux anciennes provinces regroupées aujourd'hui dans le département de la Charente-Maritime, où il surveille de près la conversion des protestants. Il prêche avec éclat, seconde Bossuet, et devient le confesseur de quelques grands de la cour, comme Mme de Maintenon.
En 1689, Louis XIV le nomme précepteur de son petit-fils, le duc de Bourgogne, et Fénelon, qui s'acquitte brillamment de sa tâche, écrit pour son élève les Aventures de Télémaque. Mais il va être brusquement arrêté dans son ascension : il est lié à Mme Guyon, qui propage des théories religieuses suspectes, difficiles à comprendre pour nous, mais qui inquiètent les pouvoirs politiques et religieux, de sorte qu'il est maintenu à l'écart de la cour, dans une demi-disgrâce.
En 1695, il est pourtant nommé archevêque de Cambrai, où on l'oblige à se retirer, alors que le Vatican, poussé par ses ennemis au rang desquels compte maintenant Bossuet, condamne certains de ses écrits religieux. Fénelon n'a plus d'autre ressource que de remplir les devoirs de sa charge, mais il espère que le duc de Bourgogne, quand il montera sur le trône à la mort de Louis XIV, lui rendra justice. Mais le dauphin meurt prématurément, ruinant les espoirs de Fénelon, qui le suivra dans la tombe deux ans plus tard.
L'œuvre qu'il laisse est essentiellement religieuse, mais ses Aventures de Télémaque suffisent à le faire passer à la postérité.