(Versailles, 1785 - Paris, 1795.) Second fils de Louis XVI et de MarieAntoinette, il reçoit à sa naissance le titre de duc de Normandie, mais devient dauphin à la mort de son frère aîné, Louis-Joseph-Xavier décédé le 4 juin 1789.

            Enfermé avec sa famille au Tuileries, puis au Temple, après le 10 août 1792, il est séparé de son père le 2 décembre suivant, lorsque s'ouvre le procès du roi, puis de sa mère le 3 juillet 1793. Il est alors confié à la garde du cordonnier Simon. Les révolutionnaires tenteront (avec une efficacité certaine) de corrompre l'enfant en lui enseignant un language ordurier et irrévérencieux. Le 5 janvier 1794, Simon abandonne son poste de «précepteur du fils Capet» et le petit dauphin, confié à la garde de commissaires renouvelés tous les soirs, est soumis à des «mesures de sécurité» renforcées. Des hypothèses intéressantes parlent d'une évasion de Louis-Charles dès ce début d'année, soit presqu'une année, jours pour jours, après la mort du roi son père.

            L'isolement total qui lui est imposé ne manque pas de laisser planer un certain mystère. Il est impossible de savoir si le petit prisonnier atteint de scrofule par manque d'hygiène et à demi muet que Barras se fait présenter au Temple au lendemain du 9-Thermidor est bien le fils de Louis XVI. Au demeurant, l'enfant présenté aux visiteurs officiels a été rasé et est pratiquement méconaissable On ne l'autorise pas à voir sa soeur, Madame Royale, qui vit solitaire à l'étage au-dessous. Elle-même parle avec un certain détachement de son petit voisin dans les mémoires qu'elle rédigera plus tard. Plusieurs indices laissent en fait croire à une ou plusieurs substitutions, accréditant une possible évasion du petit roi.

            L'enfant martyr enfermé au Temple meurt brusquement le 20 prairial an V (8 juin 1795). Son corps autopsié par des hommes sollicités par les autorités révolutionnaires ne peut être objectivement identifié comme étant celui du fils de Louis XVI et Marie Antoinette.

            De nombreux "faux-dauphins" hanteront la France et le monde au cours des décennies qui suivent, dont les plus célèbres sont certainement Naundorff, Richemont, Hervagault et un métis du nom d'Éleazar Williams, ayant vécu en Amérique. Toutes ces candidatures peuvent être rejetées facilement, à l'exception de celle de Karl Naundorff dont le cas présente plus de vraisemblance.Ce mystère "Naundorff" demeure cependant principalement fondé sur des présomptions.

            Il existe de nombreuses "pistes" Européennes et Nord Américaines laissant croire en une fuite discrète de l'enfant-roi. L'on ne peut cependant que supposer le succès d'une telle entreprise et l'éventuelle descendance cachée de la Maison des Bourbons directs. La révélation privée et certaines apparitions mariales tendent à appuyer la thèse d'un retour prochain de la Maison issue de Louis XVI et de la restauration de la Chrétienté et de la France.