de Chinois, et moi, et moi, et moi, avec ma vie, mon petit chez-moi, mon mal de tête, mon point au
foie.
J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie.
d'Indonésiens, et moi, et moi, et moi, avec ma voiture et mon chien, son Canigou quand il
aboie.
J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie.
millions de Noirs, et moi, et moi, et moi qui vais au brunissoir au sauna pour perdre du poids.
J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie.
millions de Soviétiques, et moi, et moi, et moi, avec mes manies et mes tics, dans mon petit lit en plume d'oie.
J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie.
millions de gens imparfaits, et moi, et moi, et moi, qui regarde Catherine Langeais à la télévision chez moi.
J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie.
millions de crève-la-faim, et moi, et moi, et moi, avec mon régime végétarien, et tout le whisky que je m'envoie.
J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie.
millions de Sud-Américains, et moi, et moi, et moi, je suis tout nu dans mon bain avec une fille qui me nettoie.
J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie.
millions de Vietnamiens, et moi, et moi, et moi, le dimanche à la chasse au lapin avec mon fusil, je suis le roi.
J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie.
de petits Martiens, et moi, et moi, et moi, comme un con de Parisien, j'attends mon chèque de fin de mois.
J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie.