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Jean Racine est né à
La Ferté-Milon, en 1639 ; il est mort à Paris en 1699).
Orphelin à quatre ans, d'abord élève chez les religieuses de Port-Royal, il achève ses études au collège d'Harcourt. Après avoir vainement tenté d'entrer dans la carrière ecclésiastique en 1661, il vient s'établir à Paris en 1663, où, très tôt, il se lie avec Boileau et La Fontaine. Il fait représenter la Thébaïde (1664) par la troupe de Molière, puis confie Alexandre (1665) aux comédiens de l'Hôtel de Bourgogne. Les dix années suivantes sont fécondes en chefs-d'œuvre : Andromaque, qui est un triomphe, en 1667, les Plaideurs, son unique comédie, en 1668, puis Britannicus, en 1669, Bérénice, en 1670, Bajazet, en 1672, Mithridate, en 1673, l'année où il est élu à l'Académie française, Iphigénie, en 1674 et enfin Phèdre, en 1677, qui connaît un échec momentané dû à une cabale. |
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Cette même année,
et malgré les succès remportés auprès du public
et de la Cour, Racine renonce au théâtre pour occuper la charge
d'historiographe du roi et épouse Catherine de Romanet. Réconcilié
avec ses anciens maîtres de Port-Royal, avec lesquels il s'était
brouillé en 1666, il mène dès lors une vie dévote
en grande partie consacrée à l'éducation de ses sept
enfants. Toutefois, sur la demande de Mme
de Maintenon, il écrit encore deux pièces
à thèmes bibliques pour les jeunes filles de l'école
de Saint-Cyr : Esther, en 1689, puis Athalie, en 1691. Mais
le parti dévot parvient à dissuader Mme de Maintenon de faire
jouer Athalie.
Durant les dernières années de sa vie, il se tourne de plus en plus vers Port-Royal persécuté (rédigeant dans le secret son remarquable Abrégé de l'histoire de Port-Royal ), ce qui lui vaut une certaine disgrâce auprès du roi. Outre sa grande science de l'art dramatique, Racine, poète de la passion, plus lyrique qu'héroïque, maîtrise un style toujours approprié au caractère et à la situation de ses personnages. Sa langue, élégante et sobre, se distingue par un usage précis des termes et par des alliances inattendues de mots. La souplesse, la variété des rythmes, la douceur des sons, souvent étouffés, donnent au vers racinien, selon Voltaire, « une harmonie et un charme d'une perfection dramatique absolue ». |