La Compagnie de Jésus est un ordre fondé à Rome en 1540 par saint Ignace de Loyola.
La Compagnie est organisée selon les Constitutions rédigées par le fondateur lui-même. Sans rejeter les principes qui régissent la vie des moines, ses membres vivent au milieu des autres hommes et pratiquent un apostolat qui les amène à se déplacer beaucoup. Elle est dirigée par un préposé général (on dit couramment général tout court), élu à vie, entouré d'assistants, dont quatre sont élus ; ses membres sont répartis dans des provinces, dont chacune est dirigée par un provincial; ceux qui aspirent à entrer dans l'ordre sont astreints à un noviciat de deux ans, qui se termine par des vœux perpétuels ; ensuite, ils suivent deux années de juvénat, trois années de philosophie et quatre de théologie, avant de subir un nouveau noviciat d'un an et de prononcer les vœux solennels.
La spiritualité de la Compagnie repose sur les Exercices spirituels composés par Ignace de Loyola et se caractérise par une obéissance stricte et un grand zèle apostolique.
Si la Compagnie à ses débuts s'est occupée essentiellement d'activités missionnaires, elle se tourne dès 1547 vers l'enseignement, qui deviendra l'activité principale vers la fin du siècle ; la devise de la Compagnie, Ad majorem Dei gloriam (Pour la plus grande gloire de Dieu), explique la diversité des tâches auxquelles s'adonnent les Jésuites : outre l'enseignement, qui s'étend à tous les niveaux, ils pratiquent la prédication, sont missionnaires, directeurs de conscience, étudient la théologie, effectuent des recherches scientifiques, etc.
À la mort d'Ignace de Loyola, la Compagnie compte déjà plus d'un millier de membres. Soixante ans plus tard, elle en regroupe treize mille dans toute l'Europe, où elle lutte contre l'influence protestante, en Extrême-Orient et en Amérique. Elle doit faire face cependant à de violentes persécutions dues à sa nouveauté, à son soutien inconditionnel au pape, à l'efficacité de son organisation centralisée, à son influence sur les rois et la haute noblesse, à ses positions théologiques et à ses méthodes missionnaires d'assimilation.
Les Jésuites sont chassés du Portugal en 1759, de France en 1764, d'Espagne en 1767 et suscitent une telle opposition que le pape Clément XIV supprime l'ordre en 1773. Il est cependant rétabli en 1814, mais les attaques continuent tout au long du XIXe siècle: en France, par exemple, ils sont chassés en 1880, puis à nouveau en 1901. Elle manifeste aujourd'hui une grande vitalité et compte près de 36000 membres, dont plus de deux mille en France.